Dans les forêts brumeuses des Virunga, une rencontre silencieuse se prépare. Les bruits de la civilisation s’estompent progressivement, remplacés par le concert symphonique de la jungle tropicale. C’est ici, sur les pentes volcaniques du Rwanda, que se joue chaque jour l’une des expériences les plus bouleversantes qu’un voyageur puisse vivre : le face-à-face avec les derniers gorilles de montagne. Bienvenue au Parc National des Volcans, sanctuaire d’une espèce autrefois au bord de l’extinction, aujourd’hui symbole d’espoir et de conservation réussie.
Sur les traces de Dian Fossey : histoire d’un sanctuaire pionnier
Créé en 1925, le Parc National des Volcans détient le titre de plus ancien parc national d’Afrique. Son histoire est intimement liée à celle de Dian Fossey, primatologue américaine qui consacra sa vie à la protection de ces grands singes et dont la tombe, nichée au cœur du parc, témoigne d’un engagement sans concession jusqu’à son assassinat en 1985.
C’est sur ces terres volcaniques culminant à plus de 4500 mètres que s’est jouée l’une des plus belles réussites de conservation animale. D’à peine 250 individus dans les années 1980, la population de gorilles de montagne est aujourd’hui remontée à environ 1000 spécimens, dont près de la moitié habite les versants rwandais des Virunga.
Le parc, avec ses 160 km² répartis sur cinq volcans majestueux, offre un écosystème unique où bambouseraies denses et prairies alpines dessinent un paysage de conte fantastique, rendu plus mystérieux encore par les brumes matinales qui s’accrochent aux flancs des volcans.
L’expérience transformative du gorilla tracking
Un privilège strictement encadré
Chaque matin, au centre de Kinigi, le rituel est immuable. Après un briefing minutieux, les groupes de huit personnes maximum se forment pour partir sur les traces d’une des dix familles de gorilles habituées à la présence humaine. Ce contingentement strict – seulement 88 permis quotidiens – explique le coût élevé du permis (environ 1500 USD) et garantit une expérience exclusive tout en minimisant l’impact sur les animaux.
La randonnée peut durer de une à huit heures selon l’emplacement des groupes, à travers un dédale de sentiers escarpés où les pisteurs experts déchiffrent les signes invisibles au regard profane : branches cassées, empreintes fugaces, végétation écrasée caractéristique des zones protégées.
Soixante minutes d’éternité
Puis vient le moment. Le silence se fait plus dense. Un froissement de feuilles, une masse sombre qui se déplace entre les bambous. Le souffle se suspend quand apparaît le dos argenté, patriarche puissant et débonnaire, entouré de sa famille. L’heure réglementaire passée en compagnie des gorilles semble à la fois infinie et cruellement courte – soixante minutes d’éternité où l’illusion de la séparation entre humain et animal se dissout.
Observer un gorillon téter sa mère, voir un juvénile se balancer avec insouciance aux branches basses ou croiser le regard profond d’une femelle adulte : ces moments créent une connexion qui dépasse la simple expérience touristique pour devenir une leçon d’humilité face à nos cousins partageant 98% de notre ADN.
Conseils pratiques pour une rencontre inoubliable
La meilleure période pour cette aventure s’étend de juin à août puis de décembre à février, durant les saisons sèches où les chemins sont moins boueux. Cependant, l’altitude élevée rappelant certains sites montagneux célèbres engendre un microclimat imprévisible – préparez-vous à des averses inopinées même en saison « sèche ».
Équipez-vous de chaussures de randonnée robustes, vêtements imperméables, gants de jardinage (pour les orties), eau et en-cas énergétiques. Engagez un porteur local (environ 20 USD) – vous soutiendrez l’économie villageoise tout en vous épargnant de porter votre équipement en altitude.
Pour compléter l’expérience, prolongez votre séjour pour explorer le village culturel d’Iby’Iwacu, gravir le volcan Bisoke (3711m) ou visiter les lacs jumeaux Burera et Ruhondo, dont les couleurs changeantes au fil de la journée offrent un spectacle naturel saisissant.
FAQ : L’essentiel sur le tracking des gorilles au Rwanda
Quelle est la meilleure période pour observer les gorilles de montagne ?
Les saisons sèches (juin-août et décembre-février) offrent les meilleures conditions pour le trekking, avec des chemins moins boueux et une visibilité optimale. Toutefois, le parc est ouvert toute l’année et les gorilles sont visibles quotidiennement.
Quelle condition physique faut-il avoir pour faire cette activité ?
Une condition physique moyenne à bonne est recommandée. La difficulté varie selon l’emplacement des familles de gorilles. Les randonnées peuvent durer de 1 à 8 heures sur terrain accidenté et en altitude (2500-3000m). Des porteurs peuvent être engagés pour transporter l’équipement.
Comment obtenir un permis de tracking et combien coûte-t-il ?
Les permis (environ 1500 USD par personne) doivent être réservés longtemps à l’avance auprès du Rwanda Development Board ou via un voyagiste spécialisé. Seuls 88 permis sont délivrés quotidiennement, et ils s’écoulent rapidement, particulièrement en haute saison.
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