La Grande Route des Dolomites marque les esprits comme peu de routes savent le faire. Ce parcours spectaculaire de 110 kilomètres, reliant Bolzano à Cortina d’Ampezzo, traverse des paysages dignes des plus belles toiles romantiques. Le contraste saisissant entre les sommets majestueux des montagnes dolomitiques et les vallées verdoyantes en contrebas crée une symphonie visuelle incomparable. Mais savez-vous que cette route possède une histoire aussi fascinante que ses panoramas ?
Une route chargée d’histoire entre guerre et tourisme
Inaugurée en 1909 après huit années de travaux, la Grande Route des Dolomites a été initialement conçue pour promouvoir le tourisme dans cette région alpine enclavée. Theodor Christomannos, visionnaire et pionnier du tourisme alpin, fut l’architecte intellectuel de ce projet ambitieux qui allait transformer l’économie locale.
Ce qui devait être un simple itinéraire touristique s’est rapidement transformé en axe stratégique militaire. Pendant la Première Guerre mondiale, ces montagnes sont devenues un sanglant front italo-autrichien. Les soldats ont creusé des tranchées et des galeries dans la roche même, témoignages d’ingénierie militaire encore visibles aujourd’hui.
Cette dualité entre beauté et histoire tragique n’est pas sans rappeler d’autres merveilles alpines comme la Riviera suisse, où le sublime des paysages côtoie souvent une histoire mouvementée.
L’enrosadira : quand la montagne s’enflamme
Le phénomène naturel le plus spectaculaire des Dolomites est sans conteste l’enrosadira. Au crépuscule, les roches dolomitiques – riches en carbonate de calcium et magnésium – s’embrasent littéralement, passant du rose pâle à l’orange flamboyant avant de s’éteindre dans un pourpre violacé.
Ce spectacle quotidien transforme les montagnes en cathédrales de lumière. Pour en profiter pleinement, le col Pordoi à 2239 mètres d’altitude offre l’un des plus beaux points d’observation de ce phénomène unique au monde.
Trois langues, une route : la richesse culturelle des Dolomites
La route traverse un territoire où trois langues cohabitent harmonieusement : l’italien, l’allemand et le ladin, langue romane ancestrale parlée par environ 30 000 personnes dans les vallées dolomitiques.
Cette diversité linguistique se reflète dans l’architecture et la gastronomie locales. À Bolzano, les influences germaniques sont palpables avec ses bâtiments aux façades colorées et ses marchés traditionnels qui rappellent ces villes italiennes où traditions et modernité se mêlent.
Conseils pour un road trip inoubliable
Quand partir ?
La période idéale s’étend de juin à septembre. Mai et octobre offrent des paysages magnifiques mais avec un risque de routes encore enneigées en altitude. L’hiver, certains cols sont fermés.
Où s’arrêter ?
Prévoyez des pauses au lac de Carezza, au col du Pordoi et dans la vallée de Val Gardena. Une halte à Ortisei vous permettra d’admirer l’artisanat local en bois sculpté, tradition séculaire de la région.
Comment optimiser votre itinéraire ?
La route se parcourt en une journée, mais prévoyez au moins deux ou trois jours pour l’apprécier pleinement. Les passionnés d’opéra pourront compléter leur voyage par un détour vers cette ville italienne où l’opéra se déroule dans une arène romaine.
FAQ : Explorer la Route des Dolomites
La Route des Dolomites est-elle adaptée aux camping-cars ?
Oui, mais avec prudence. Certains virages sont serrés et les aires de stationnement limitées. Privilégiez un véhicule compact et évitez juillet-août, période de forte affluence.
Quelles sont les spécialités culinaires à ne pas manquer ?
Goûtez aux canederli (boulettes de pain), aux spätzle (pâtes), au goulasch et au strudel. Chaque vallée possède ses propres spécialités influencées par les cuisines italienne, autrichienne et ladine.
Est-il possible de faire la route à vélo ?
Absolument ! La Grande Route des Dolomites est un défi prisé des cyclistes. L’événement « Dolomites Bike Day » ferme même certains tronçons aux voitures pendant une journée chaque été.