L’aube dépose ses premiers rayons sur les dômes bleus de Tashkent, tandis que la capitale ouzbèke s’éveille dans un ballet de contrastes saisissants. Ici, les avenues soviétiques monumentales côtoient d’antiques madrasas aux mosaïques chatoyantes, créant un paysage urbain unique en Asie centrale. Cette métropole de plus de 3 millions d’âmes, perchée à 450 mètres d’altitude, dévoile un visage méconnu : celui d’une ville qui, après avoir été rasée par un séisme en 1966, s’est entièrement réinventée tout en préservant ses trésors millénaires.
Un phénix architectural né des cendres d’un séisme
L’histoire moderne de Tashkent commence par un cataclysme. Le 26 avril 1966, un tremblement de terre vertical détruit 70% de la ville mais fait miraculeusement peu de victimes. Plus de 300 000 personnes se retrouvent sans abri du jour au lendemain. Ce désastre devient l’occasion d’une renaissance orchestrée par Moscou : des architectes soviétiques redessinent entièrement la capitale avec de larges avenues, des parcs généreux et des bâtiments administratifs monumentaux.
Aujourd’hui, cette reconstruction fait de Tashkent un véritable musée à ciel ouvert d’urbanisme soviétique, comparable à d’autres métropoles qui mêlent tradition et modernité comme Le Caire. Les grands boulevards en étoile autour de la place Amir Temur évoquent cette planification rigoureuse, tandis que la vieille ville préservée raconte une histoire millénaire.
Un musée souterrain inattendu
Le joyau caché de Tashkent se trouve sous terre. Son métro, inauguré en 1977, est une véritable galerie d’art souterraine longtemps interdite aux photographes pour des raisons militaires. Chaque station raconte une histoire différente : Kosmonavtlar célèbre la conquête spatiale avec ses portraits de cosmonautes, Pakhtakor rend hommage à la culture du coton avec ses plafonds ornés.
Ces palais souterrains, avec leurs lustres en cristal dignes de la splendeur impériale de Vienne, représentent un héritage architectural unique. Une simple course en métro devient ainsi un voyage à travers l’art et l’histoire soviétique, pour le prix modique de 1400 som (environ 0,40€).
Entre bazars millénaires et artisanat d’exception
Au cœur de la vieille ville s’élève le dôme bleu turquoise du Chorsu Bazaar, marché millénaire qui perpétue l’esprit de la Route de la Soie. Sous cette coupole spectaculaire, les étals de fruits secs, d’épices et de textiles composent une symphonie de couleurs et d’odeurs. Les marchands, souvent installés à la même place depuis des générations, perpétuent des traditions commerciales séculaires.
L’artisanat ouzbek s’exprime également dans les céramiques bleues et les soieries ikat aux motifs géométriques flamboyants. Ces créations contemporaines s’inscrivent dans une tradition ornementale qui rappelle les décorations Art nouveau de Riga, mais avec une palette chromatique typiquement centrasiatique.
Expériences incontournables et conseils pratiques
Pour une immersion authentique, commencez votre journée au Plov Centre, immense cantine où des cuisiniers préparent d’énormes marmites de riz pilaf aux carottes et à l’agneau. Continuez avec une visite au complexe Hazrati Imam, qui abrite une partie du Coran d’Othman, considéré comme le plus ancien manuscrit coranique au monde.
Visitez ensuite la tour de télévision de Tashkent, onzième plus haute du monde, dont le restaurant tournant offre une vue panoramique imprenable sur la ville aux contrastes saisissants. Terminez votre journée par une promenade le long du canal Ankhor, où les familles locales se retrouvent au coucher du soleil.
FAQ : Tout savoir pour visiter Tashkent
Quelle est la meilleure période pour visiter Tashkent ?
Le printemps (avril-mai) et l’automne (septembre-octobre) offrent les températures les plus agréables, entre 20 et 30°C. Évitez l’été où le thermomètre peut frôler les 45°C et l’hiver qui peut descendre à -15°C.
Le visa est-il nécessaire pour visiter l’Ouzbékistan ?
De nombreux pays bénéficient désormais d’une exemption de visa ou d’un e-visa simplifié valable 30 jours. Vérifiez les conditions selon votre nationalité sur le site officiel de l’immigration ouzbèke.
Comment se déplacer dans Tashkent ?
Le métro est efficace, propre et très abordable. Les taxis sont nombreux et peu coûteux – privilégiez l’application Yandex.Taxi pour éviter les négociations. La ville est également agréable à explorer à pied, particulièrement dans les quartiers centraux.
