Depuis quelques années, l’Arabie saoudite se lance dans une véritable révolution sportive.
Après avoir attiré des événements tels que la Formule 1, le transfert de Cristiano Ronaldo et obtenu la Coupe du monde de football 2034, le royaume s’intéresse désormais au snooker. Malgré les attentes élevées, cette initiative semble rencontrer plus d’obstacles que prévu.
Une ambition débordante pour diversifier les sports
Élargir l’univers sportif saoudien
L’Arabie saoudite a décidé d’étendre son influence dans le domaine sportif afin de diversifier ses opportunités. La création du Saudi Masters en est un parfait exemple. Rassemblant les meilleurs joueurs mondiaux, ce tournoi devait être un tournant décisif pour populariser le snooker auprès de nouveaux publics.
Des noms prestigieux comme Ronnie O’Sullivan et Judd Trump ont exprimé leur enthousiasme. Et pour cause, les primes offertes sont alléchantes, avec des montants atteignant les millions de livres sterling. Cependant, malgré ces efforts considérables pour attirer des stars internationales, le retour sur investissement reste incertain.
Le sportswashing : une stratégie controversée
En engageant de gros moyens financiers dans ces événements sportifs, l’Arabie saoudite cherche également à améliorer son image internationale. On parle de « sportswashing », une tactique visant à détourner l’attention des violations des droits humains notoires. En investissant dans diverses compétitions sportives, le gouvernement espère attirer des touristes et réduire les critiques concernant les droits des femmes et des membres de la communauté LGBTQ+.
Un accueil froid et une réception mitigée
Des tribunes désespérément vides
Malgré tous les investissements et les efforts de promotion, le Saudi Masters a principalement accueilli des sièges vides. Même lors de moments cruciaux du tournoi, comme le break maximum réalisé par le joueur thaïlandais Noppon Saengkham, les acclamations étaient aux abonnés absents. Cette faible affluence reflète le défi de pénétrer un marché non accoutumé à ce sport.
Les explications ne manquent pas : ventes de billets tardives, manque d’intérêt du public local, etc. Toutefois, la réalité est simple. Introduire une nouvelle discipline demande plus qu’une simple injection d’argent ; cela nécessite une compréhension culturelle et un engouement authentique chez le public visé.
Des tentatives précédentes infructueuses
Ce n’est pas la première fois que l’Arabie saoudite tente d’introduire de nouveaux sports. Le Masters of Snooker, organisé durant le Riyadh Season, avait déjà mis en lumière la difficulté de mobiliser le public local autour du snooker. Pourtant, les organisateurs restent optimistes quant à la capacité du pays de devenir un acteur majeur sur la scène sportive mondiale.
Les perspectives et les leçons à tirer
Réviser la stratégie de développement
Pour réussir dans ses ambitions sportives, l’Arabie saoudite devra probablement ajuster sa stratégie. Plutôt que de se concentrer uniquement sur des primes attractives pour les joueurs, il serait judicieux d’investir également dans l’éducation et la sensibilisation des fans potentiels, en organisant peut-être des programmes de découverte et des initiatives locales pour ancrer réellement ces sports dans la culture populaire.
- Organiser des ateliers et initiations au snooker pour les jeunes.
- Mettre en place des campagnes médiatiques ciblées pour susciter l’intérêt.
- Collaborer avec des écoles et des clubs locaux pour promouvoir le sport.
Améliorer l’expérience des spectateurs
Il sera également crucial d’améliorer l’expérience proposée aux spectateurs présents au stade. Offrir un cadre accueillant et divertissant, au-delà du simple jeu, pourrait rendre les événements plus attrayants. L’introduction de divertissements parallèles, de stands interactifs ou encore de zones de détente pourrait transformer chaque événement sportif en un rendez-vous familial incontournable.
En conclusion, l’implantation du snooker en Arabie saoudite montre que même avec des moyens financiers substantiels, la réussite passe par une compréhension profonde du marché cible et une approche holistique pour engager le public de manière durable.