L’onychophagie, communément appelée le fait de se ronger les ongles, est une habitude qui touche de nombreuses personnes à travers le monde. Bien qu’elle puisse paraître inoffensive, elle entraîne des conséquences néfastes pour la santé et l’apparence des mains. Dans cet article, voyons comment reconnaître ce comportement, ses implications sur la santé et surtout, les méthodes efficaces pour y remédier.
Comprendre les causes du rongement des ongles
Facteurs psychologiques
La plupart des gens se rongent les ongles en réponse au stress ou à l’anxiété. C’est souvent un geste inconscient qui vise à soulager une tension interne. Ce comportement peut commencer dès l’enfance et persister à l’âge adulte si rien n’est fait pour le corriger.
En plus du stress, d’autres facteurs psychologiques tels que l’ennui ou la nécessité d’accomplir une tâche peuvent déclencher cette habitude. Par ailleurs, des troubles comme le trouble obsessionnel compulsif (TOC) ou certains troubles anxieux sont fréquemment associés à l’onychophagie.
Influences environnementales
Des habitudes de vie et des interactions sociales peuvent également jouer un rôle important. Par exemple, observer quelqu’un se ronger les ongles peut inciter à imiter ce comportement. En outre, des environnements stressants, qu’ils soient familiaux, éducatifs ou professionnels, peuvent exacerber cette habitude.
Impact sur la santé
Conséquences physiques
Se ronger les ongles endommage non seulement les ongles eux-mêmes mais aussi les cuticules et la peau environnante. Les conséquences incluent des inflammations douloureuses, des infections bactériennes et virales, et même des déformations permanentes de l’ongle.
Chez ceux qui ont l’habitude de mordiller jusqu’à atteindre le lit de l’ongle, des blessures constantes peuvent laisser des cicatrices visibles et entraîner des douleurs chroniques. Sans parler des gencives qui peuvent également être affectées, causant des maladies buccales plus sérieuses.
Risques d’infection et autres complications
Les germes présents sur les ongles et les doigts trouvent facilement leur chemin dans la bouche lorsqu’on se ronge les ongles, augmentant ainsi le risque d’infections. Des virus comme le papillomavirus humain (HPV) et des bactéries telles que Staphylococcus aureus peuvent causer des affections graves, notamment des verrues et des abcès.
Méthodes pour arrêter de se ronger les ongles
Adopter des habitudes alternatives
Pour réduire l’envie de se ronger les ongles, il peut être utile d’adopter des comportements alternatifs. Les thérapies comportementales basées sur le principe de substitution visent à remplacer cette mauvaise habitude par des gestes moins nocifs. Par exemple, manipuler un petit objet tel qu’une balle anti-stress ou diriger ses mains vers les cheveux peut aider.
Le training de réversibilité des habitudes (Habit Reversal Training), développé par des chercheurs suisses, enseigne aux patients à substituer le rongement des ongles par des actions neutres et non destructrices. S’asseoir sur ses mains temporairement est aussi une technique recommandée pour résister à l’envie de mordre.
Utiliser des vernis spéciaux
Appliquer un vernis amer spécialement conçu pour décourager le rongement est une méthode simple mais souvent efficace. Ces produits contiennent du benzoate de dénatonium ou de l’acétate de saccharose octate, donnant un goût désagréable qui rend le rongement peu attrayant.
- Bénzoate de dénatonium : Substance extrêmement amère utilisée dans ces vernis.
- Acétate de saccharose octate : Une alternative amère pour dissuader le rongement.
Trouver des solutions thérapeutiques
Hypnose et thérapie comportementale
L’hypnose est une autre approche qui peut s’avérer utile pour certains. Cette méthode hors des sentiers battus vise à traiter le problème à un niveau subconscient, aidant à détourner l’attention des envies compulsives.
Des séances de thérapie comportementale avec un professionnel peuvent aussi apporter des résultats durables. Ce type de thérapie permet de comprendre les déclencheurs spécifiques et de développer des mécanismes de gestion du stress plus sains.
Consultation en psychologie
Si toutes les techniques précédemment mentionnées échouent, il peut être nécessaire de consulter un psychologue. Dans les cas extrêmes, le rongement des ongles peut révéler des problèmes psychiques plus profonds exigeant une prise en charge spécialisée. Une psychothérapie adaptée permettra de traiter la racine du comportement afin d’éviter les rechutes.
Prévenir les rechutes
Maintenir une routine de soin des ongles
Une fois libéré de l’habitude de se ronger les ongles, il est essentiel de maintenir des ongles propres et bien entretenus. Une apparence soignée encouragera à continuer les bonnes pratiques et réduira les envies de recommencer.
Avoir recours à des manucures régulières chez un professionnel peut aussi motiver à préserver ces résultats. Voir des ongles soignés donne envie de les garder intacts, créant ainsi une boucle positive d’auto-entretien.
Techniques de relaxation
Pratiquer des exercices de relaxation comme le yoga ou la respiration profonde aide significativement à réduire le stress quotidien, un des principaux moteurs de l’onychophagie. Plus détendu, on sera naturellement moins enclin à mordiller.
Enfin, discuter de ses progressions et difficultés avec des proches ou des groupes de soutien peut offrir un soutien moral important. Partager ses expériences aide à rester motivé et à trouver encore plus de stratégies pour combattre cette habitude.
En suivant ces conseils simples mais efficaces, chacun peut réussir à arrêter de se ronger les ongles et améliorer significativement sa qualité de vie.