Dans le cadre des processus de recrutement, certains employeurs ne manquent pas de créativité pour évaluer les candidats. Parmi les méthodes les plus inattendues figure la célèbre chaise bancale. Derrière ce simple inconfort mécanique se cache une véritable tactique d’évaluation psychologique destinée à révéler des traits de personnalité spécifiques du candidat. Voyons comment et pourquoi cette méthode est utilisée et ce qu’elle peut dévoiler sur les postulants.
L’origine et l’objectif du test de la chaise bancale
Le concept de la chaise bancale remonte à plusieurs décennies. Lorsqu’un employeur opte pour cette astuce, il cherche avant tout à observer les réactions spontanées du candidat face à une situation inhabituelle et inconfortable. Si la plupart des candidats répondent aux critères techniques et aux compétences requises pour le poste, cet exercice a pour but d’aller plus loin en évaluant des qualités comme la proactivité, la tolérance et la capacité à s’adapter rapidement à des problèmes imprévus.
Déroulement typique du test
Lors de l’entretien, le candidat est invité à s’asseoir sur une chaise légèrement déséquilibrée, avec un pied plus court que les autres. Cela crée une gêne continue tout au long de la discussion. L’intervieweur observe alors si le candidat tolère cette gêne sans commentaire, demande à changer de chaise ou fait uniquement part de son inconfort sans prendre d’initiative.
Objectifs psychologiques visés
L’objectif principal est de mesurer la réaction du candidat face à un problème mineur mais perturbant. Trois types de comportements peuvent être révélés :
- Proactivité : Le candidat montre son initiative en demandant à changer de chaise.
- Tolérance : Il accepte l’inconfort et poursuit l’entretien sans se plaindre, démontrant ainsi sa capacité à se concentrer malgré une condition défavorable.
- Passivité : Le candidat exprime son inconfort mais reste sur la chaise déséquilibrée, ne prenant aucune mesure pour améliorer la situation.
Interprétation des réactions des candidats
Les différentes façons dont un candidat réagit à ce test fournissent des indices précieux sur sa personnalité et ses aptitudes comportementales dans un contexte professionnel.
Tolérance au stress et concentration
Un candidat qui supporte la chaise bancale sans broncher montre une grande tolérance au stress et une forte concentration sur l’objectif principal de l’entretien. Ce type d’attitude peut être recherché pour des postes nécessitant une résistance élevée à la pression et une capacité à maintenir le cap, même dans des situations peu confortables.
Initiative et leadership
Si le candidat demande à changer de chaise, cela peut être interprété comme un signe d’initiative et de proactivité. Démontrer de telles actions suggère également une certaine dose de courage et de confiance. Selon les recherches de Thomas S. Bateman et J. Michael Crant, les personnalités dites « proactives » sont celles qui n’hésitent pas à modifier leur environnement pour améliorer leur situation. Cette qualité est souvent valorisée chez les leaders potentiels, car elle indique une capacité à résoudre des problèmes efficacement.
Analyse de la passivité
A contrario, un candidat qui commente simplement l’inconfort de la chaise sans chercher à résoudre le problème pourrait être perçu comme passif. Bien que cela puisse signifier qu’il est conscient du problème, ne pas agir pour améliorer immédiatement sa situation peut indiquer un manque de dynamisme ou d’audace. Pour beaucoup d’employeurs, cette attitude montre plutôt une adaptation minimale et une tendance à attendre des solutions externes aux problèmes rencontrés.
Comment se préparer à l’inattendu ?
Face à de telles stratégies de sélection, il peut être utile pour les candidats de savoir comment réagir positivement lors des entretiens d’embauche.
Conseils pratiques pour les candidats
Il n’est pas nécessaire de craindre les conditions de votre entretien d’embauche, même si des surprises peuvent survenir. Voici quelques recommandations pour bien réagir :
- Restez observateur dès votre arrivée et analysez l’environnement autour de vous.
- Ne vous hâtez pas de porter un jugement ; prenez un moment pour comprendre la situation avant d’agir.
- Si quelque chose semble anormal ou inconfortable, ne craignez pas de poser des questions poliment ou de proposer des solutions adaptées.
- En cas de doute, adoptez une attitude pragmatique : équilibrer entre persévérer dans l’inconfort gérable et montrer une initiative éclairée pour améliorer une situation problématique.
Savoir équilibrer souplesse et assertivité
Une clé essentielle dans ces scénarios est de trouver un juste milieu entre flexibilité et proactivité. Montrer que vous pouvez fonctionner sous pression témoigne d’une bonne adaptabilité, mais faire preuve de capacité à identifier et résoudre des problèmes démontre aussi un esprit pratique et dynamique très apprécié des recruteurs.
Cela devient évident que les entretiens d’embauche vont bien au-delà des simples échanges de questions et réponses. La présence d’une chaise bancale peut sembler un détail trivial, mais elle dévoile des aspects profonds de l’identité professionnelle d’un candidat. Les employeurs trouvent ainsi un moyen efficace de sonder la véritable nature de ceux qu’ils cherchent à embaucher, allant au-delà des qualifications et des expériences pour cerner des dimensions humaines essentielles dans le monde du travail contemporain.
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